Marais salants

Description

La saline est une unité de production, lieu de travail du paludier. Grâce à une technique et un savoir faire pointu, le paludier gère, par de judicieux réglages, les niveaux d’eau dans les différents bassins afin de pouvoir récolter le fameux sel de Guérande. La technique actuelle d'exploitation est antérieure au IXe siècle. Au moins cinq salines de l’époque carolingienne sont encore exploitées sur les marais salants de Guérande. Cette tradition du métier de paludier et la préservation de ses gestes ont véritablement permis aux marais de Guérande de vivre jusqu'à aujourd'hui.
A chaque grande marée, le paludier ouvre une trappe et remplit d’eau de mer sa vasière, premier bassin d'évaporation du circuit qui sert de réserve entre deux marées. Comme son nom l’indique il s’agit aussi d’un bassin de décantation, où les particules en suspension, brassées par la mer, vont se déposer. Grâce à une légère et constante dénivellation, cette eau passe ensuite dans les bassins d’évaporation, le cobier, les fards et les adernes qui servent de réserve journalière pour alimenter les derniers bassins où s’effectue la récolte du sel : les œillets.
Avec une concentration en sel de l'ordre de 25 g/l, l’océan Atlantique pénètre dans le traict puis va remonter par un système de canaux, les étiers, jusqu’au plus profond du bassin à plusieurs kilomètres de l’océan. Une fois dans la vasière, le long parcours de l’eau à travers les bassins successifs va entraîner son réchauffement et son évaporation sous l’action du soleil et du vent. Dans l’œillet, l’eau atteint une concentration suffisante pour que le sel cristallise (280 g/l).